L'homme le plus rapide du monde

Pendant deux jours, à la fin du mois de septembre 1988, le Canadien Ben Johnson a été l'athlète le plus célèbre de la planète.

Vainqueur du 100 mètres aux Jeux olympiques de Séoul en 9,79 secondes, un record du monde, il avait juste eu le temps de dire : « Une médaille d'or, personne ne peut vous l'enlever », avant d'être contrôlé positif à un produit dopant et de rendre sa médaille.

Johnson a admis plus tard avoir utilisé des stéroïdes et a vécu dans l'ignominie depuis, mais son incroyable histoire est bien plus complexe. Le sprint qu'il a remporté à Séoul a depuis été qualifié de « course la plus sale de l'histoire », six des huit concurrents étant liés à des infractions au dopage. Le stéroïde pour lequel Johnson a été testé positif n'était pas celui qu'il croyait utiliser. Son dépistage de drogue a été entaché d'irrégularités et des preuves cruciales de tests ont été dissimulées par les responsables olympiques à Séoul, des circonstances qui, selon des experts crédibles, ont privé Johnson de son droit à une procédure régulière et auraient dû empêcher sa disqualification.

Avec un accès sans précédent à Johnson, la journaliste sportive Mary Ormsby raconte désormais toute son histoire pour la première fois : comment un timide enfant jamaïcain descendant d'ouvriers de plantation africains réduits en esclavage est devenu une superstar canadienne du sprint ; comment un ancien athlète en disgrâce est devenu entraîneur de Diego Maradona et le fils d'un dictateur libyen tout en luttant sans relâche pour déterminer exactement ce qui lui est arrivé ce jour fatidique de 1988.