Animaux qui parlent

Fable de notre époque, Talking Animals de Joni Murphy se déroule dans un monde entièrement animal où des créatures semblables à nous sont obligées de faire face à un paysage trop familier de travail écrasant, d'océans pollués et d'un sentiment rampant de malheur.

C'est New York, plus ou moins. Les lémuriens préparent des expressos. Les oiseaux s'occupent du bar. Il y a des ours à Wall Street et un cheval de course milliardaire est maire. Les créatures marines suscitent la peur et le dégoût et on parle de construire un mur pour les empêcher d'entrer.

Alfonzo est un alpaga lunatique. Son ami Mitchell est un lama sociable. Ils travaillent tous les deux à la mairie, mais leurs véritables passions sont la musique noise et la politique underground. En partie pour rencontrer des filles, en partie parce que le monde pourrait bien être en train de se terminer, ces humbles bureaucrates se lancent dans une mission improbable pour dénoncer le système corrompu qui détruit la ville de l'intérieur. Leur projet les emmène des entrailles de la ville à ses extrémités, où ils rencontrent le Front révolutionnaire pour l'égalité de la mer, qui est soit un groupe de radicaux dangereux, soit un mouvement de libération inspirant.

Dans ce roman, enfin, la nature se plaint et se lamente, tandis que les animaux parlants nous offrent une sorte de réconfort sous forme de blagues idiotes. C'est l'extinction massive racontée par BoJack Horseman . Le fantastique M. Fox voyage à travers l'Amérique de Kafka. Ce sont des chiens et des chats qui vivent ensemble. Talking Animals est une allégorie urgente sur l'amitié, l'art et la lutte élémentaire pour changer sa vie sous le plafond bas du capitalisme.