Un carnaval de snacks

Le choix des éditeurs d'une critique de livre du New York Times : Il n'y a pas de bonne façon de tenir un journal, mais s'il existe une manière divertissante, David Sedaris semble la maîtriser.

Si vous cherchez à vous contempler le nombril, vous êtes au mauvais endroit. Idem pour l'introspection mielleuse. Au contraire, ses observations se tournent vers l'extérieur : une bagarre entre deux hommes dans un bus, une bagarre entre deux hommes dans la rue, des piétons qui se font frapper à la tête ou qui se rassemblent pour regarder un homme envisager de sauter vers la mort. Il y a une blague sale partagée lors d'une séance de dédicaces, puis une blague encore plus sale racontée lors d'un dîner entre amis : beaucoup de blagues ici. Beaucoup de rires.

Ces journaux vous rappellent que vous avez jadis vraiment détesté George W. Bush et qu’il n’y a pas si longtemps, Donald Trump n’était qu’une risée inoffensive, du moins à la télévision française. Le temps passe et Sedaris, à son bureau ou dans les avions, dans les salles à manger des hôtels et dans les étranges auberges japonaises, le consigne. Les entrées ici reflètent un contexte en constante évolution – de nouvelles administrations, de nouvelles restrictions sur la liberté d’expression et de conduite. Ce que vous pouvez dire au début du livre, vous ne le pouvez plus à la fin. Dans le meilleur des cas, A Carnival of Snackery est une sorte d’échantillon : l’amer et le doux. Certaines entrées sont exactement ce que vous vouliez. D’autres, vous voudrez peut-être les cracher discrètement dans une serviette en papier.